Débats en eaux vives au conseil municipal de Villeurbanne

Publié le par lavaguevilleurbanne

Villeurbanne : le marché de l'eau provoque des remous entre socialistes et Verts

Publié le 14/10/2012 -  Le Progrès

Le vœu des écologistes, défenseurs de la régie directe, a été retoqué au conseil municipal. Le « débat citoyen » n’a pas eu lieu, mais les échanges vifs entre ex-membres de la majorité certainement…

 

Les échanges avaient débuté sur le mode épistolaire ; ils se sont poursuivis « en réel », à la fin de la séance du conseil municipal, jeudi soir. Il était plus de 22 heures et les esprits n’ont pas mis beaucoup de temps à s’échauffer. « Ce n’est pas un débat, c’est un monologue ! », lance Bruno Bernard au maire Jean-Paul Bret. « C’est la gauche de l’extrême gauche, c’est du poujadisme, disons-le ! », répond celui-ci au président du groupe Europe Écologie - les Verts. Socialistes et écologistes étaient montés sur le ring quelques instants plus tôt, à l’occasion de l’élection du 15 e adjoint, Didier Vullierme (notre édition du 12 octobre). Là, il s’agissait de soumettre au vote le vœu du groupe E.E.-L.V., à savoir que « le conseil municipal souhaite une gestion en régie publique de la production et la distribution de l’eau dans le Grand Lyon ».

Le sujet est au cœur de l’actualité, le Grand Lyon s’apprêtant à renégocier son marché de l’eau, détenu aujourd’hui par Véolia. Le 12 novembre, les élus communautaires voteront pour choisir le mode de gestion, en régie directe ou sous la forme d’une Délégation de service publique (DSP). Pour les écologistes villeurbannais, l’enjeu mérite bien un débat municipal. C’est l’esprit du courrier que le groupe avait envoyé, fin septembre, au maire, dans lequel il réclamait « un débat citoyen » (notre édition du 11 octobre). Jean-Paul Bret s’y était refusé, arguant que celui-ci est déjà mené, depuis plusieurs mois, à l’échelle communautaire. Et plutôt bien mené, argumente l’édile socialiste, qui reprend alors la synthèse - présentée lundi par Gérard Collomb - des travaux de la commission, mise en place il y a six mois pour se pencher sur la question. Pour le maire de Villeurbanne, cette synthèse mérite d’être étudiée avant de prendre position. Et ce, afin d’éviter « toute posture idéologique et prêt-à-penser », ajoute-t-il à l’adresse des écologistes villeurbannais, farouches défenseurs de la régie directe.

« La délégation de service public n’est pas une gestion privée. Ce n’est pas le mode de gestion, mais l’existence d’une autorité organisatrice, le Grand Lyon en l’occurrence, qui garantit le caractère public de la production et de la distribution de l’eau. La Communauté urbaine est propriétaire des installations de pompage, elle garde une maîtrise d’ouvrage sur le patrimoine ! », affirme Jean-Paul Bret. Celui-ci propose alors, comme le règlement le permet, que le vœu soit renvoyé en commission, celle des finances en l’occurrence où siègent le plus grand nombre d’élus. Ce n’est pas le cas des élus communistes, Marc Ambrogelly suggérant alors que soit créée une commission spécifique. Le PC a également des propositions à faire, rappelle le conseiller : une période d’observation du marché ramenée à huit ans, l’examen des conditions du transfert du personnel du privé au Grand Lyon, la poursuite de la baisse du prix de l’eau.

« Vous ne voulez pas de débat mais vous nous dites que vous êtes sur la ligne de Gérard Collomb ! [le président du Grand Lyon a affirmé sa préférence pour la DSP]. Vous nous présentez vos arguments, mais n’allez pas jusqu’au bout en ne soumettant pas le vœu au vote », s’est indignée la conseillère municipale et communautaire écologiste Béatrice Vessiller. En se défendant de toute « posture idéologique », elle souligne que son groupe vote des DSP discutées au Grand Lyon : pour le chauffage urbain, les transports (Sytral), etc. « La différence ici est que l’eau est une ressource gratuite, disponible, poursuit-elle. On préfère que les recettes de sa production et de sa distribution aillent à l’entretien des réseaux plutôt qu’à la rémunération indécente d’actionnaires. »

Paris, Grenoble, Bordeaux sont passées en régie directe, et « les économies réalisées sont importantes », affirment les écologistes. « On peut débattre sereinement sur cette question ! », conclut Béatrice Vessiller dans l’agitation générale. Conclusion des débats : le vœu sera… débattu en commission, le 12 novembre prochain. Il fera l’objet d’un point particulier à l’ordre du jour, ouvert à tous les conseillers municipaux. Une synthèse des échanges sera produite en vue du conseil municipal du 19 novembre.

Publié dans Villeurbanne sur Mer

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