Le Bassin d'Arcachon, un paradis menacé

Publié le par lavaguevilleurbanne

Un reportage, réalisé entre 2006 et 2010, par le photographe arcachonnais Stéphane Scotto.
 
Le 5 juillet 2012, la fameuse usine de papier SMURFIT KAPPA a de nouveau fait parler d'elle, en rejettant à Biganos des centaines de tonnes de "liqueur noire" toxique, suite à un accident industriel, dans le Lacanau, affluent de la Leyre, la rivière qui alimente le Bassin d'Arcachon en eau douce. Par la suite, l'entreprise a obtenu de la préfecture l'autorisation de rejeter une partie de ces déchets directement dans l'océan, à travers le "Wharf", le conduit d'évacuation des eaux usées du Bassin, évoqué dans le reportage, situé à 400 m des plages... :
 
Sur place, la mobilisation a été rapide et importante, avec une manifestation à Arcachon le samedi 28 :

DANS le quotidien "SUD OUEST" LE 29/07 :

Plus de 500 personnes ont manifesté hier contre les rejets des effluents.

Plus de 500 personnes se sont réunies pour une manifestation inédite dans la sous-préfecture.
Plus de 500 personnes se sont réunies pour une manifestation inédite dans la sous-préfecture. (photos david patsouris)

Plus de 500 personnes ont manifesté hier midi dans le centre-ville d'Arcachon contre « les rejets de la liqueur noire de Smurfit via le Wharf de la Salie », ce gigantesque tuyau qui fait le tour du Bassin (en passant par l'usine Smurfit de Biganos) afin de recueillir les eaux usées, et plus généralement, pour beaucoup, contre les rejets en mer tout court.

Une telle mobilisation, spontanément née sur les réseaux sociaux, est clairement inédite dans les rues de la sous-préfecture girondine. Parmis les manifestants, on croisait beaucoup de jeunes, et même de très jeunes, beaucoup de surfeurs, beaucoup de responsables et de militants des associations de protection de l'environnement, et Alain Dudon, le maire UMP de Biscarrosse, dont la commune subit les effets du Wharf.

« Démonstration de force »

En cause, l'arrêté préfectoral du 9 juillet qui autorise l'usine Smurfit à déverser dans le collecteur du réseau d'assainissement du Bassin la liqueur noire (certes diluée) qui s'est répandue dans l'usine (et dans le Lacanau puis dans la Leyre) après l'éclatement d'une cuve le 5 juillet.

Cette liqueur noire est un résidu de cuisson de bois mélangé à de la soude caustique, d'habitude transformée en combustible pour les machines de l'usine, « un produit dont on ne connaît pas l'exacte composition » peste Françoise Branger, la présidente de Bassin d'Arcachon Écologie.

Parallèlement aux actions en justice enclenchées pour casser l'arrêté par des associations et les professions de la pêche et de l'ostréiculture, cette manifestation a été « une démonstration de force face à la direction de l'usine et un message pour les élus afin qu'ils ne restent plus sourds face au mécontentement des citoyens », dixit l'un des organisateurs, le photographe arcachonnais Stéphane Scotto.

Le jeune surfeur Eliot Hanrio, qui est à l'initiative de l'événement, y voit « un moyen pour se faire entendre, pour rendre visible dans la rue, et plus seulement sur Internet, la colère contre cet arrêté du préfet. »

C'est ainsi que le cortège, sous les regards souvent ébahis des vacanciers, a crié (« Non à la pollution ! On veut des solutions ! » et même « Sous-préfet trahison ! »). Vers 12 h 30, une délégation de huit enfants a porté à Jean-Pierre Hamon, sous-préfet d'Arcachon, une pétition signée par plus de 3 000 personnes qui demande l'arrêt de ces rejets en mer. Dans l'après-midi, Surrider Fondation organisait une seconde manifestation, aux pieds du Wharf cette fois, mais avec le même objectif.

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