Municipales à Lyon : une liste de gauche rassemblée face au PS ?

Publié le par lavaguevilleurbanne

L'élue socialiste dissidente NATHALIE PERRIN-GILBERT a déclaré avant-hier vouloir constituer - avec EELV et le Front de Gauche - une liste de gauche alternative au PS de Gérard Collomb, pour les municipales en mars prochain. Le GRAM (Groupe de Réflexion et d'Action Métropolitain) réunit des citoyens de différentes sensibilités, pour travailler sur les dossiers de l'agglomération. A suivre...


Le rassemblement, cela veut dire qu'on se réunit à plusieurs, même et surtout si l'on est différent...
Cette gauche alternative, citoyenne et écologiste constitue un courant de pensée et une manière de faire de la politique (non politicienne) qui existe partout - y compris dans certains courants du PS -, et s'exprime souvent en dehors des partis, avec des citoyens non encartés mais actifs dans les associations, et les mouvements d'éducation populaire : Attac, Collectif Roosevelt... L'avenir de la gauche, et de la démocratie locale, est là, à condition que cette gauche citoyenne et imaginative sort des querelles de chapelles, des slogans et des jugements a priori, et sache se rassembler autour d'un projet municipal, afin de modifier radicalement le rapport de forces à gauche.

Explications publiées dans LYON MAG aujourd'hui :

Nathalie Perrin-Gilbert - LyonMag
Nathalie Perrin-Gilbert sur les municipales à Lyon : “Avec le GRAM, on n’organise pas une fronde mais une alternative”

 

Nathalie Perrin-Gilbert, maire PS du 1er arrondissement, était l’invitée ce jeudi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

LM : Avec la constitution de votre mouvement, le GRAM, avec cet appel au rassemblement que vous lancez aux écologistes et au Front de Gauche notamment pour les municipales, vous êtes en train d’organiser la fronde contre Gérard Collomb ?
"On n’organise pas du tout de fronde, on propose une alternative. Nous avons lancé notre appel à la constitution de listes en vue des élections de 2014, des listes favorables à une alternative citoyenne, démocratique, écologique et bien évidemment de gauche. Pour Lyon mais aussi pour la Métropole."
LM : Mais on a l’impression que la vocation du GRAM est de s’opposer et de critiquer Gérard Collomb et son équipe.
"Le GRAM, groupe de réflexion et d’action métropolitaine, a été créé en 2011. Nous travaillons depuis deux ans avec une équipe, nous avons organisé un certain nombre de débats, nous avons formulé dix propositions pour une autre gouvernance de la Métropole…"
LM : Mais cette gouvernance, c’est celle de Gérard Collomb !
"Pas que celle de Gérard Collomb. On propose sur les grandes villes et la métropole de nouvelles formes de gestion plus démocratique et plus citoyenne de l’espace urbain. Il ne s’agit pas pour nous d’être dans l’opposition mais dans la proposition. On veut remettre le citoyen au cœur des projets et de la gestion de la ville."
LM : Vous prenez d’ailleurs des exemples sur cette gestion : la Métropole, l’Anneau des Sciences, l’Hôtel-Dieu. Vous dites que le compte n’y est pas.
"Bien sûr, je suis déterminée à associer les Lyonnais aux grandes décisions qui concernent leur ville."
LM : Vous entendez ce qu’on dit, que le contentieux avec Gérard Collomb est plus personnel que sur les idées. Que répondez-vous à cela ?
"Je dis que ce sont des on-dit. Je les laisse de côté."
LM : Qu’est ce qui s’est passé ces cinq dernières années ?
"Il y a simplement une maire d’arrondissement qui est à l’écoute, qui veut promouvoir les services publics de proximité, une vie quotidienne de qualité pour les Lyonnais. Je pense aux transports, quand on voit les problèmes sur la ligne C3 ou le métro D. Je pense à l’accueil des enfants, dans les cantines où l’on sait très bien qu’il y a un problème.
Je crois que Lyon a une place à l’international et il faut la renforcer. Mais Lyon ville internationale, c’est aussi créer cette ville avec les concitoyens. C’est pour ça que le GRAM appelle à des listes européennes."

 

 

LM : Avec des européens mais aussi avec les Verts et le Front de Gauche. Vous en êtes où aujourd’hui ? On a vu sur Twitter que Pierre Hémon, adjoint EELV à la Ville de Lyon, vous tendait la main. Vous allez vous rencontrer dans les prochains jours ?
"Depuis un long moment déjà, le GRAM et EELV sont en discussions. Avec les Verts, je me suis retrouvé plusieurs fois au conseil municipal ou au Grand Lyon à voter de la même manière. Je pense par exemple à la question de la gestion de l’eau.
C’est une habitude de travail que nous avons renforcé ces derniers mois. Je suis en constante discussion avec le Front de Gauche, la gauche unitaire, le parti de gauche."

LM : Vous pouvez leur faire confiance ? Parce qu’en 2008, ils avaient finalement rallié Gérard Collomb.
"Je suis quelqu’un qui fait confiance."
LM : Il y a une dynamique à mettre en place désormais ?
"Elle est déjà en place autour des axes de la citoyenneté et d’un renouvellement démocratique fort. La politique, c’est de placer le projet d’abord, et après les questions de personnes."
LM : Les personnes sont importantes aussi, comment constitue-t-on des listes ? Vous avez des équipes ?
"Oui, vous allez voir au fur et à mesure quand nous proposerons nos listes et nos projets."
LM : Avec de telles alliances, où vous situez vous sur l’échiquier politique ? Vous êtes toujours au PS ?
"Je suis socialiste, depuis 1994. Mes propositions sont très socialistes donc je n’ai pas de souci."
LM : Entre les deux tours, il faudra bien créer des listes communes. C’est possible ça ?
"Le soir du premier tour, on verra les suffrages que nous aurons recueillis. Si discussions il doit y avoir, ca dépendra de l’envie de dialogue de chaque côté. Notamment selon la manière dont la campagne se sera passée."
LM : Vous ne vous sentez pas esseulée aux conseils d’arrondissement ? On a vu que neuf élus se désolidarisaient de vous.
"Non, ils ne se désolidarisent pas. Ils disent qu’ils font confiance au maire de Lyon. Ce sont des élus socialistes qui ont dit ça. Qu’ils veuillent faire campagne avec Gérard Collomb, moi je ne le remets pas du tout en cause. Je vois aussi tous les témoignages que j’ai de militants socialistes, d’autres élus PS également. Tout ça va cheminer, je ne suis pas inquiète sur la dynamique que nous sommes en train de mettre en place."
LM : La campagne sera violente d’après vous ? Comme pour les législatives de l’an dernier ?
"Je laisserai la violence là où elle est. Ca ne m’intéresse pas, je n’y répondrai pas. Je crois que les Lyonnais méritent mieux. Ils méritent un débat d’idées et de propositions. Pour ma part, je serai uniquement sur cet axe là. Je crois que c’est aussi la noblesse de la politique."

Publié dans Lyon - Grand Lyon

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